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La Cyclothymie

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La  Cyclothymie  Empty La Cyclothymie

Message par Keir Ven 11 Mar - 12:00



La  Cyclothymie  22222236


Définition du mot Cyclothymie : Variation répétitive et cyclique de l'humeur


Un moment de dépression que suit une phase d’excitation et ainsi de suite. Quand l'humeur passe de l'une à l'autre, dans les deux sens, d'une manière répétée, on parle de cyclothymie. Ces états s'enchaînent à des fréquences variables, par séquences plus ou moins régulières (les cycles) et pour des raisons tout à fait obscures. Il arrive que la déprime devienne mélancolie et l' excitation une agitation maniaque. On est alors dans le champ de la psychose maniaco-dépressive c’est-à-dire d’une pathologie lourde nécessitant un traitement médicamenteux.


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La cyclothymie légère
La cyclothymie légère est une simple exagération de l’état normal. C’est ce qu’on appelle des sujets « lunatiques » ou communément « avoir des hauts et des bas ».

La cyclothymie moyenne
Les phases de troubles de l’humeur sont répétées et longues.

La cyclothymie sévère
La cyclothymie est associée à une psychose et un état maniaco-dépressif grave et devient dans ce cas pathologique. On ne parle plus de « tempérament » mais de « véritable « troubles »

Quelles personnes sont concernées par la cyclothymie ?
La cyclothymie peut toucher les hommes, les enfants, et semblent concerner surtout les femmes.
1% de la population est touché. ( ciel comme les Schizo clown )

Les manifestations de la cyclothymie
¤Brusque changement d’humeur.
¤Phases d’euphorie et de dépression.
¤Augmentation de l'estime de soi.
¤Sensation d’être reposé très vite.
¤Désir de parler constamment.
¤Distraction.
¤Augmentation de l'activité.

Le diagnostic de la cyclothymie
Le diagnostic de la cyclothymie est établi si les symptômes ci-dessus perdurent pendant au moins 2 ans.

Traitement et prévention de la cyclothymie
¤Le lithium et l’acide valproïde peuvent stabiliser l’humeur. (trop Kwel What a Face /mais ça c'est pour les cas graves )
¤Une psychothérapie cognitive et comportementale peut être envisagée.
¤Les personnes ayant des antécédents familiaux de cyclothymie doivent être suivies médicalement.


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L'histoire

La cyclothymie a toujours existé, mais elle a été officiellement reconnue par le psychiatre allemand Karl Ludwig Kahlbaum en 1877. Cette "constitution spéciale" – selon les mots de Pierre Kahn dans sa thèse sur la cyclothymie en 1909 - sera reconnue beaucoup plus tard par l'OMS et le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), mais rarement diagnostiquée car confondue avec les troubles de la personnalité (Axe II), avec des dépressions ou simplement de la névrose. Le concept de cyclothymie a été réintroduit par le Pr. Hagop Akiskal aux Etats-Unis en 1977 et en France par le Dr. Elie Hantouche quelques années après.

Etrangement, le terme de cyclothymie en France et en Europe est l’équivalent de "cyclothymia" aux Etats-Unis mais aussi de "Bipolar Spectrum Disorder", terme fourre-tout qui ne simplifie pas la définition, certes subtile et complexe, de la cyclothymie. Cette dernière se manifeste lorsqu'une personne connait un "clash" entre son tempérament et son environnement (Dr. Elie Hantouche). Du fait de son hypersensibilité et de son hyperréactivité, la personne cyclothymique oscille entre déprime ou dépression et exaltation (hyperthymie ou hypomanie), en passant aussi par des moments ou des phases d'irritabilité, de colère (états mixtes). Ces mini-épisodes peuvent être plus moins durables et plus ou moins graves. La cyclothymie peut être potentiellement dangereuse si elle n'est pas bien diagnostiquée et contrôlée.

Du fait de sa complexité, il est extrêmement difficile de savoir où se termine le trouble de la personnalité ou de tempérament et où commence la bipolarité, comme le note justement le Pr. Jules Angst (voir son texte dans le British Journal of Psychiatry (2007), avec toutes les conséquences en matière de diagnostics et de traitements que cela implique.


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La question fondamentale qui se pose est la suivante : à partir de quand devient-on malade ?

En 2007, Allan Horwitz et Jerome Wakefield ont écrit un livre très intéressant intitulé "The Loss of Sadness: How Psychiatry Transformed Normal Sorrow into Depressive Disorder", dans lequel ils expliquent que la psychiatrie a médicalisé la tristesse "normale", due à un contexte social ou émotionnel de souffrance (deuil, perte d’emploi…). Pour eux comme pour les épigones d’Hippocrate, il y a toujours une mélancolie "avec cause" et une "sans cause".

La cyclothymie ne m'apparaît pas comme une "fatigue d'être soi" (Ehrenberg) mais comme une difficulté à être soi, à se réaliser. Force est de constater aussi que l'hypersensibilité, l'inconstance, l'impulsivité, la mélancolie deviennent, dans un contexte de valorisation de la performance, des obstacles plus que des atouts. Comme l'avait justement souligné Peter Kramer dans "Listening to Prozac: A Psychiatrist Explores Antidepressant Drugs and the Remaking of the Self", le type romantique "cyclothymique" du René ou du Werther apparaît bien "immature".

L'analyse freudienne, pourtant de moins en moins crédible, permet une réflexion et donne des clefs sur la compréhension de soi et de ses "névroses" sur du long terme, tandis que les TCC et les médicaments permettent une mise en action, une performance nécessaire à l'estime de soi dans l’instant ou dans des délais très brefs.

Ayant eu l’occasion de m’entretenir avec beaucoup de patients et "ex" patients, il me semble qu’en fonction de l’intensité et de la comorbidité du trouble, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) donnent de bons résultats, mais ces thérapies sont la plupart du temps accompagnées de médication. Dans de nombreux cas, les TCC sans l’apport de médicaments font tout à fait l’affaire. C’est la thèse défendue par Charles Barber dans son livre incontournable "Confortably Numb: How Psychiatry is Medicating a Nation" (2008). Il cite nos voisins britanniques du National Health Service et leur guide de bonnes pratiques du NICE [National Institute of Clinical Excellence], qui, dans sa grande sagesse, recommande "les antidépresseurs seulement après avoir tenté de modifier le style de vie et essayé une thérapie cognitive" (p. 189).

On peut se demander pendant combien de temps doit-on continuer le traitement, après un épisode dépressif majeur ou un épisode maniaque? Un an? Et après? Peut-on facilement retrouver son autonomie après des mois, voire des années de traitement pharmacologique ? Est-ce que ces médicaments diminuent la capacité de résilience et l’estime de soi du patient ?

Il faut noter avec intérêt que nombreux patients cyclothymiques ou bipolaires sous traitement bien dosé reconnaissent un effet positif des médicaments ("experience based"). Cependant, d’autres patients qui consultent achètent leurs médicaments et refusent de les prendre lorsqu’ils lisent la liste des éventuels effets secondaires.

Malheureusement, beaucoup de médecins généralistes et de psychiatres ont tendance à prescrire des médicaments lors de la première consultation, sans écouter attentivement le patient et sans évaluer sa résilience et sa volonté de surmonter lui-même ces épreuves. La revue Psychologies de septembre 2008 avait publié une enquête fort intéressante mettant en scène une journaliste "malade" qui faisait la tournée d’un certain nombre de généralistes et se faisait prescrire assez facilement des anxiolytiques et antidépresseurs. Peut-être qu’il s’agit tout simplement d’un rejet en bloc de l’idée de souffrance psychique quelle qu’elle soit, qu’elle ait un sens ou pas ?

Lorsque je lis certains manuels ou articles d'experts qui recommandent un traitement prophylactique sur le long cours, je reste dubitatif. D'abord, il n'y a que peu d'études scientifiques ("evidence based") qui prouvent l'efficacité des anti-convulsivants ou du lithium pour les cyclothymiques (Bipolaires II, 5) ainsi que pour les Bipolaires II. Il s’agit de : "Pharmacotherapy of bipolar II disorder: a critical review of current evidence." (Pharmacothérapie du trouble bipolaire II : une revue critique des preuves actuelles), et surtout de cette étude de 2007 de la Case Western University à Cleveland : "Double-blind, placebo-controlled trial of divalproex monotherapy in the treatment of symptomatic youth at high risk for developing bipolar disorder" (Essais contrôlés en double aveugle contre placebo avec le divalproex pour le traitement des jeunes à haut risque de développer le trouble bipolaire).

A ce jour, il n'existe pas de "guideline" (recommandations) précis concernant les troubles bipolaires atténués ou la cyclothymie. Bien sûr, pour certains médecins comme pour de nombreux laboratoires, mieux vaut diffuser largement l'idée que le traitement au long cours "stabilise l'humeur". Ce terme de "stabilisateur de l'humeur" a été critiqué par David Healy : il y consacre d'ailleurs un chapitre très instructif dans son livre "Mania: A Short Story of Bipolar Disorder" (2008, p.161).

Cependant, je ne suis pas toujours d'accord avec lui sur la tendance à sur-diagnostiquer la bipolarité, car je pense qu'une personne qui consulte souffre. Sinon pourquoi le ferait-elle? La question éthique et médicale que nous devons nous poser est plutôt : Que soignons-nous? Pourquoi? Comment? Et surtout pour combien de temps?

Alors que des milliers de lits sont nécessaires dans les hôpitaux psychiatriques français, de trop nombreux laboratoires et médecins concentrent leurs recherches et stratégies de marketing pour "soulager" des patients certes en souffrance (déprime, "névrose", cyclothymie) mais dont la gravité de la maladie n’a pas de commune mesure avec les patients maniaco-dépressifs et schizophrènes. Il est bien sûr plus rentable de proposer des molécules de la dernière génération, des thérapies coûteuses à des patients prêts à croire et à payer le prix fort au lieu de financer des établissements de santé publics fréquentés par des patients avec peu ou sans ressources financières (notamment beaucoup de SDF souffrant de troubles psychiques).

Alors que la classe politique, les entreprises et tout le monde évoquent le développement durable ("green washing" ou pas), il serait temps que la médecine, et la psychiatrie en particulier, deviennent plus "durables" en soignant quand il le faut, ni plus, ni moins.


____


Ce concept de la "bonne humeur" ou de l’"humeur stable" renvoie au "Meilleur des Mondes" et peut sembler très dangereux car, comme l'ont mis en exergue l'anthropologue Emiliy Martin dans "Bipolar Expeditions: Mania and Depression in American Culture" (2009) ou la militante féministe Kate Millet dans "The Loony-Bin Trip" (1990), les émotions, voire les humeurs d’un individu ne se réduisent pas aux descriptions froides et médicales des symptômes telles qu’on les retrouve dans le DSM IV. Il y a des expériences, des mots, une richesse des émotions dont certaines sont certes imprévisibles, mais que l'on doit garder malgré les risques de dérapages, si ces derniers ne portent pas trop préjudice à la santé de la personne ou à celle de son entourage.

Le rôle du médecin reste central ; il prête le serment d’Hippocrate contrairement au responsable marketing du laboratoire X ou Y. Mais les pressions exercées par l’opinion et par les patients eux-mêmes - qui souhaitent un "quick fix", une solution rapide, précise et sans trop d’effort à accomplir - sont à elles aussi prendre en compte, puisque in fine le patient s’apparente de plus en plus un client. Un patient-client pourra toujours demander la molécule voulue à un autre médecin, si on la lui refuse.

Le livre "La cyclothymie, pour le pire et pour le meilleur" (Robert Laffont, 2008), co-écrit avec Elie Hantouche et portant sur le lien entre bipolarité et créativité, symbolisait à mes yeux une recherche personnelle sur ma famille, mon tempérament et la créativité artistique de mon père, le cinéaste Gérard Blain. Mon objectif était aussi, comme Kay Jamison, de déstigmatiser la bipolarité en démontrant qu’elle ne se limitait pas à un trouble. En novembre 2007, j’ai créé mon blog "Cyclothymie et vérité". Et l’année d’après, estimant que les patients ne communiquaient que par emails ou en discussions sur les forums, j’ai lancé le projet du groupe de réflexion sur la cyclothymie avec une quinzaine de personnes : le Philadelphia Project. Nous avons surtout créé un espace de liberté dans lequel chacun pouvait exprimer toutes ses émotions, poser des questions sur la cyclothymie, les traitements, les expériences vécues. L’aspect solidaire et d’entraide a été plutôt un échec, car certaines personnes ne venaient plus aux réunions quand elles allaient mieux ou quand au contraire elles souffraient trop.

Ayant retravaillé bénévolement comme "ex-patient devenu expert" avec le Docteur Elie Hantouche et les psychologues de son centre, le CTAH, je me suis rendu compte que le self-management, les TCC offraient de beaux outils, mais qu’il fallait encore aller plus loin vers l’acceptation de soi à travers la "bonne" cyclothymie, celle qui s’efforce d’être plus morale, empathique et créative pour le bien de l’individu, mais aussi de la communauté.

J'ai voulu incarner cette "confiance humaniste" dans mon blog "Cyclothymie et vérité" et surtout dans le nouveau blog des cyclothymiques que j'ai nommé : "J'aime ma cyclothymie parce que…" Les internautes sont invités à la décrire sur le mur de la cyclothymie qui n’est pas - ou plus - celui des lamentations. C'est un mantra, une obsession : tout n'est pas négatif dans la cyclothymie, car elle est sensible, imparfaite, intense et mélancolique, bref, humaine dans sa belle imperfection et son expression parfois excessive et intense. Le mot clé, la pierre angulaire de notre démarche est celle de psycho-diversité. Voulons-nous d’une société uniforme, lisse [et] sans aspérités dans laquelle tout est au service de la "bienpensance", de la productivité et de la "norme" ?

Roberto Benigni a trouvé le titre de son film "La vie est belle" en pensant à Trotsky et ce qu’il avait enduré. Ce dernier avait écrit en regardant sa femme dans le jardin alors qu’il attendait les tueurs à gages de Staline : malgré tout, la vie est belle et digne d’être vécue (entretien avec Roberto Benigni dans Télérama du 10/1998). Il n'y pas que les grands artistes ou génies créatifs qui peuvent jouir de leur cerveau bipolaire ou cyclothymique, les personnes cataloguées comme "patients" et même malades le peuvent également. Franck Wheeler s’écrie dans le roman "Revolutionary Road" : "Mon Dieu, est-ce que les artistes et les écrivains sont les seules personnes ayant le droit de vivre comme ils le veulent ?"

La réponse viendra des patients eux-mêmes qui devront à un moment ou un autre quitter le champ sémantique de la pathologie, du médical et du psychologique pour réfléchir peut-être en termes de philosophie, de littérature ou d’environnement social. Et peut-être que les Werther, René et Hamlet ne sont pas des personnages si immatures et si dépassés que cela ?
Keir
Keir
Despote


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Message par Gary-Varg Mer 11 Mai - 19:08

what bon ben... Fichtre, mon mal est identifie ><

Assez interessant
en revanche, les traitements sont assez... comment dire What a Face
Gary-Varg
Gary-Varg
Graine


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Message par Keir Mer 11 Mai - 19:23

Perso je n'ai pas de traitement parce que je n'ai pas de cyclo agravée. La chance toussa.
Keir
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Despote


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Message par joy of life Mar 3 Avr - 17:49

mouais je peux te dire que la medication n'est pas marrante

4 regulateurs d'humeur par jour (800 mg de valpromide dans la gueule)

meme dose d'anxio et ensuite: anti depresseur et somnifere...et je reussis encore à peter les cables....nan, je conseille à personne cette maladie....On peut me chanter de faire un effort..mais quand t'es tout en bas ben t'arrives plus à remonter....suis suivi par une psychiatre, une psychologue et pour le cote borderline qui m'a fait rentrer dans l'alcoolisme, les dettes chui suivi par une alcoologue et en curatelle...en outre on a retiré mon permis..voilà c'est la belle vie quoi
joy of life
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Graine


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