Le travail est-il aliénant?

Travail => Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, d'où « instrument de torture ».

Dans la Bible, Dieu punit le premier péché en chassant Adam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».

Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature. En effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser. « Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. »

Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ».


Les sociétés modernes se caractérisent par la place et la valeur essentielles qu'elles accordent au travail. Celui-ci a en effet permis leur développement et leur enrichissement. Mais, paradoxalement, dans ces mêmes sociétés, les loisirs ne cessent de s'étendre. Cela n'indique-t-il pas que le travail est avant tout une limite imposée à notre liberté, limite à laquelle nous cherchons à échapper dès que nous en avons le loisir ? Travailler, n'est-ce pas s'aliéner, c'est-à-dire devenir étranger à soi-même, être dépossédé de soi-même ?


Mon expérience personnelle du travail est assez multiples. J'ai du travailler dans des trucs pourris pour pouvoir m'acheter des pâtes, en trimant pour a peine 800-1000 euros pas mois ( au mieux ), j'ai aussi vécu les stages en entreprises ( vous savez, les stages ou vous êtes censé apprendre des tas de trucs, mais ou le balai/la photocopieuse/les taches ingrates sont vos meilleurs ami(e)s tout au long des journées. J'ai encore connu les jobs d'étés jeunes ou on se fait bien enculer niveau salaire a la fin du mois, parce qu'on est "jeune". Aujourd'hui, je suis dans un job plutôt pèpère. Tout serait-il rose ? Je suis d'une nature assez dispersée, bordélique et désordonné. En me retrouvant projeté dans le monde commerce, j'ai appris a mieux hiérarchiser mes actions, a mieux m'organiser. J'ai aussi davantage confiance en moi et je croit en un potentiel de "normalité". N'est-ce pas flippant de penser ainsi ? Car même si mon boulot m'aide a mieux me fondre dans le moule, même si je sourit et je suis heureux de ne plus autant galérer qu'a une certaine époque, même si je construit un avenir qui me donnera enfin les moyens d'aller la ou je le veux... Même avec tout ça, ce n'est pas moi. Je ne suis pas inscrit dans le sillage de ce monde matériel étrange. Je faisait du théatre quand j'était jeune, pendant 6 ans. je redécouvre la comédie en cotoyant les clients jour aprés jour. Mais le sourire de façade devant la plupart de ces gens est véritablement épuisant. J'ai un patron trés humain et pédagogue, c'est ce qui permet de relacher la pression. Mais ce travail n'est pas moi. Et oui, je cherches a m'échapper chaque fois que je peux. Oui, je veux continuer d'exister pour ce que je désirais au départ. Mais je ne peux pas nier que le travail m'aura permis de revoir mes priorité et ainsi avancer dans mes projets. Mais il y aussi ce frein que met le "temps" ou plutot le manque de temps. Frustration flirte avec satisfaction.

Alors comment faire ? L’inquiétude en sortant du travail d'avoir bien accomplit ce que l'on attendais de nous ? ne pas savoir lacher la bride ? vivre sa vie réglée sur une caisse enregistreuse? Avoir peur de cela oO; Pouvons nous vraiment faire la part entre travail et privé pour ne pas devenir fou en restant concentré et adroit dans son travail ?