Le mariage forcé - France
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Le mariage forcé - France
"Quatre personnes accusées d'avoir battu une jeune fille qui refusait un mariage arrangé ont été mises en examen
La mère de la victime, sa soeur, son beau-frère et un ami de la famille sont poursuivis pour "enlèvement, séquestration et violences volontaires".
Fatiha, 18 ans, avait fui le domicile familial d'Asnières (Hauts-de-Seine) pour échapper à un mariage arrangé par sa mère. Mais sa famille l'a retrouvée chez une amie et rouée de coups.
Fatiha, agent hospitalier, avait déjà évité un premier mariage. Huit personnes l'ont retrouvée chez une amie dans le XVIIIe arrondissement de Paris le 19 octobre. Elle aurait été saisie par les cheveux, puis rouée de coups de pieds et de coups de poing au bas de l'immeuble.
Elle aurait été par la suite à nouveau frappée par sa mère, sa soeur et l'ami de la famille, dans l'appartement familial d'Asnières où ils l'ont ramenée.
Elle s'est vu délivrer plus de 8 jours d'incapacité de travail.
C'est l'amie qui l'hébergeait, également victime de violences, qui a porté plainte.
Le nombre de mariages forcés sont en hausse en France en raison d'une montée du communautarisme, selon l'association Ni putes ni soumises. En 2004, ils représentaient 20% des affaires de violences familiales suivies par l'association.
Le nombre de mariages forcés recensés est de 75.000, selon les associations, mais beaucoup de jeunes filles n'osent pas porter plainte."
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"Sezen avait 19 ans. En France depuis 6 mois, Sezen refusait de se marier avec son cousin maternel. La famille lui impose le mariage. Les invités ont remarqué que Sezen pleurait sans cesse. Sezen demande à retourner en Turquie, elle a comme seule réponse de sa famille si tu reviens, je te tuerai. Sezen refuse d’avoir des relations sexuelles avec son cousin. 'Je ne peux avoir d’autres relations avec toi que celles qui existent entre un frère et une sœur. Même si tu devais me tuer, je refuse d’avoir des relations sexuelles avec toi'. Le surlendemain de leur mariage, à savoir le 26 septembre 2006, le mari l’étrangle.
Le Centre d’information du Kurdistan, le Centre culturel Kurde de Paris et l’association Femmes solidaires dénoncent ce meurtre."
www.mariageforce.fr
Que dit la loi ?
Le droit international
¤Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux". Article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948.
¤Le consentement des futurs époux doit être manifesté librement. Dans le cas contraire, le mariage est nul et tout acte sexuel sera considéré comme violence sexuelle". Déclaration de Bamako des Ministres africains pour la protection de l'Enfance du 29 mars 2001
Le droit français et le droit des pays d'origine
¤Il n'y a pas de mariage lorsqu'il n'y a point de consentement". Article 146 du Code civil français.
¤Il n'y a pas de mariage lorsqu'il n'y a pas de consentement". Article 10 du Code du mariage et de la tutelle malien.
¤L'officier d'état civil demande à chacun des candidats s'il veut se marier avec l'autre. Le mariage est contracté au moment où les parties répondent oralement de façon positive". Article 142 du Code civil turc.
¤L'homme et la femme sont égaux dans tous les domaines, en particulier dans le mariage et la famille. Le mariage doit être fait selon les conditions légales et fondé sur le principe du libre consentement et de monogamie". Article 45 du Code civil cambodgien.
¤Il est interdit au wali, qu'il soit le père ou autre, (…) de contraindre au mariage la personne". Article 13 du Code de la famille algérien.
- Spoiler:
- Le mariage forcé, ou sans le consentement des jeunes est une pratique assez courante dans certaines sociétés traditionnelles. Dans la communauté africaine, certaines nationalités se retrouvent au cœur de ces pratiques. Chez les Maliens, les Sénégalais et les Mauritaniens vivant en France qui ont souvent recours à cette méthode pour «caser» leurs filles, la rébellion commence par s’organiser et s’inspire souvent de l’expérience des femmes dans les communautés maghrébines et turques où le phénomène est aussi récurrent. Dans toutes ces communautés le statut de la femme défini par la religion, correspond à une position de «mineur sous tutelle». De fait, le choix d’un chef de famille ne peut être que pour le bien de «ses protégés». C’est pourquoi toutes les associations qui combattent aujourd’hui ces pratiques reconnaissent les bons sentiments dont procède au départ, le choix des parents.
Les sociétés traditionnelles qui ont toujours vécu sur ce modèle, reproduisent les mêmes comportements à l’étranger avec d’autant plus de convictions, qu’ils constituent à leurs yeux le dernier rempart contre «l’assimilation». «Organiser ces mariages dans le cercle communautaire contribuerait à pérenniser l’existence culturelle et humaine des différents groupes». La peur de «l’assimilation-disparition» est apparue avec la génération des enfants nés en France, Français donc, arrivés à l’âge de se marier, mais dont les choix amoureux ne vont pas forcément vers leurs semblables. L’autorité des parents s’exercent donc dans les unions arrangées, dont la plupart finissent dans «la violence faite aux femmes et par le divorce», comme le souligne, dans le journal «le Parisien», Gaye Petek-Salom, directrice de l’Association Elélé migrations et cultures de Turquie.
Comment dire non ?
C’est sur ce terrain de la violence faite aux femmes, que les associations consacrent aujourd’hui leurs efforts. Elles s’opposent à la déscolarisation des jeunes filles, renvoyées contre leur gré dans le pays de leurs parents. Nées en France, elles n’ont que des relations distantes et de vacances avec «le pays», qui n’est plus le leur. Et dans ce pays, elles seront contraintes de vivre avec un inconnu. L’association Femmes solidaires, part de ce constat pour expliquer les souffrances des femmes qui sont victimes du mariage forcé. Catherine Eudeline, secrétaire nationale de Femmes solidaires, fait remarquer que « le manque de liberté est une torture faite aux femmes et de surcroît leur imposer des relations sexuelles, est ni plus ni moins du viol organisé». C’est pourquoi son association oriente son travail d’abord vers les populations immigrées qui ont souvent recours à ses pratiques.
Mais du travail de sensibilisation et d’explication des lois, les associations se retrouvent dans un autre rôle de médiation, lorsque le processus de mariage est déjà engagé. Elles tentent de faire changer d’avis aux parents, avant d’envisager, le cas échéant, de mettre à disposition des victimes, tout un arsenal juridique et social. Mais la difficulté pour les jeunes filles, élevées dans le strict respect des parents, c’est de s’opposer à leurs parents. Comment dire non ? Fatoumata Konta, dont l’histoire avait ému toute la France, séquestrée par sa famille au Sénégal, promise à un mariage alors qu’elle devait passer son baccalauréat, est aujourd’hui à la tête de l’Association Fatoumata pour l’émancipation des femmes (AFEF), qui prône le dialogue et la prise de parole par les jeunes filles.
De sa rupture totale avec sa famille, elle a tiré une leçon: le dialogue avant la confrontation. Les familles savent aussi que les lois en France interdisent de telles pratiques, c’est aussi pourquoi le prétexte des vacances est utilisé pour soustraire les filles, souvent mineures, à leur milieu français. Les conseils prodigués par l’AFEF, consistent à dire aux jeunes filles de dire à un maximum de personnes qu’elles voyagent en donnant des adresses et dates éventuelles de retour, dans leurs établissements scolaires, auprès des amis et à des associations susceptibles de «déclencher des alarmes».
La mairie de Paris a prêté ses locaux, le 8 mars, aux différentes associations parisiennes qui s’intéressent à la question pour qu’elles se fassent mieux connaître, pour aider à la dissipation du secret qui cache beaucoup de drame.
Voici quelques adresses d’associations qui apportent secours aides et assistances aux personnes victimes des mariages forcés. Femmes solidaires: 25, rue du Charolais, 75012 Paris. Téléphone: 01 40 01 90 90. Association Fatoumata pour l’émancipation des femmes, AFEF, Lycée Colbert, 27 rue du Château Landon 75010 Paris. Courriel: afef@free.fr. Elélé migrations et cultures de Turquie : 20 rue de la Pierre-Levée, 75011 Paris, téléphone : 01 43 57 76 28.
Keir- Despote
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