"Surtout, n'oubliez pas d'avoir peur"

Christophe Alévêque, qu’on aime ou pas, ne laisse pas indifférent. Extrême dans ses propos, son humour n’est pas aussi fin que celui d’un Albert Dupontel mais s’approche plutôt de celui plus politique et corrosif d’un Coluche ou d’un Jean Yanne.
Quant il faut taper sans discernement sur la droite, la gauche, les femmes, la famille ou la religion, Christophe Alévêque, 44 ans, n’est jamais très loin ! Mais il l’affirme : "Je ne suis pas méchant, je suis lucide". Lucide sur la situation de la France apeurée dans laquelle un candidat de droite l’a plongée, lucide sur la situation des couples quarantenaire en crise, lucide sur les Verts qui luttent contre la pollution mais "si y’en a plus, les écolos n’existent plus !".

Surtout, n’oubliez pas d’avoir peur
Depuis qu’il s’est lancé dans l’humour, Christophe Alévêque a toujours eu le rôle du rabat-joie de service. Après des études de commerce, en 1992, France Inter l’a engagé dans son émission Rien à cirer où il dressait déjà le portrait des invités d’un style satirique. Après un passage à l’école de Nulle Part Ailleurs, son spectacle "Même pas peur"a rempli la salle du Théâtre Grévin à Paris. Dans la foulée, son ami Laurent Ruquier l’a invité à rejoindre sa bande de chroniqueurs sur France 2 dans l’émission "On a tout essayé"où il a gagné ses galons d’agitateur public et… politique.
Ni de gauche ni de droite, Alévêque prend un malin plaisir à égratigner les deux. Avec une attention plus particulière portée à Nicolas Sarkozy. Après l'élection de ce dernier, il a monté une chorale où il chantait Mille Colombes, la chanson de Mireille Mathieu, fidèle du Président, désormais "hymne de la droite décomplexée". Et Alévêque s’est autorisé à organiser le premier rassemblement de cette chorale le 17 mai devant le Fouquet's à Paris
Et peu avant l’élection, il a publié Surtout, n’ayez pas peur en référence à la politique sécuritaire du Président.
En sous-titre, Alévêque a choisi "Désirs d’avenir pour la France d’après", "Désir d’avenir"étant le slogan de campagne de Ségolène Royal. Ni de droite ni de gauche, Alévêque tape sur tout ce qui bouge. Et on en redemande.


Résumé & citations:
Affaires sociales
« Depuis le temps qu'on parle de fracture sociale, il doit y avoir gangrène. »

Environnement
« Ne vous servez plus de votre voiture, mais continuez d'en acheter. »

Carte électorale
« L'hémisphère droit dirige le côté gauche, l'hémisphère gauche dirige le côté droit. C'est donc l'UDF qui dirige mon sexe. »

Fonctions publiques
« Dans l'opposition, les hommes politiques réfléchissent. Au gouvernement, ils gèrent. Je propose donc que l'opposition soit au gouvernement. »

Affaires étrangères
« La guerre, c'est le seul moyen qu'ont trouvé les Américains pour faire des progrès en géographie. »

Jeunesse et sport
« La seule différence entre un drogué et un sportif ? L'un des deux est sponsorisé. »

Santé
« Moins d'accidents sur les routes, c'est pénurie de dons d'organes. »

Discrimination
« Soyons tolérants ! C'est un ordre ! »

Carte électorale (Bis)
« Finalement, celui qui aura le plus travaillé sous la gauche, c'est l'argent. »

Économie et finances
« Vieille devise ultra-libérale : À quoi sert de violer les gens quand on peut les baiser ? »

DOM-TOM
« Quand on se bat pour la reconnaissance du peuple corse, la première chose à faire est d'enlever sa cagoule. »

Communication
« Si vous voulez être sûr de ne pas être déçu par votre télévision, transformez-la en chiottes. Il y passera toujours de la merde, mais au moins ce sera la vôtre. »

Affaires intérieures
« Si la justice est si lente, c'est parce qu'elle n'a que deux vitesses. »

Banlieues
« Un jour où il n'y avait plus de place en prison, on a construit les HLM. Ça coûte moins cher, il n'y a qu'un seul gardien. »

Parité
« Il ne faut pas confondre parité et charité. »

Famille
« J'ai deux enfants, sept et trois ans. Ça fait dix ans ferme. »

Éducation nationale
« Les cartables sont trop lourds ? Retirons-en les armes à feu. »

Religion
« Comme le dit si bien l'abbé Pierre dans son dernier ouvrage : Une petite pipe et puis au lit. »