Renoncement, Nostalgie, rêve & Suicide

Ceux qui renoncent/

Il ne faut jamais renoncer car cela laisse présager des difficultés futures. Il faut au contraire réagir, vivre, supporter les souffrances non seulement psychiques, les peines de toutes sortes, les désillusions.
La double personalité est un reflet de ce double aspect de la vie, parfois douce et agréable, parfois dure et amère. La personne psychiquement saine ne prétend pas que la vie l'une ou l'autre chose, car tenant compte de ces contradictions, elle s'adapte à la souffrance lorsqu'il faut souffrir, et à la joie lorsque la vie la lui offre. En fait, on peut dire que tout commence a tourner mal quand on souffre sans aucune raison.


Les Nostalgiques/

Il ne faut pas chercher non plus a se réfugier dans le passé, cela ne sert a rien.

Qui s'y accroche trop devient incapable de profiter de l'instant présent. Se réfugier dans le passé est une dangereuse évasion car elle empêche l'individu d'être objectif dans ses appréciations ( il transpose romantiquement certaines valeurs du présent à des choses du passé ) et finit par tomber dans le plus profond pessimisme. Le nostalgique est un individu stérile et malheureux qui pleure sur les ruines de son passé et vit dans des souvenirs qu'il tend a embellir, poussé par une imagination débordante.
C'est un être vivant mais qui, socialement, se comporte comme s'il n'était plus de ce monde.


Les Rêveurs/

Celui qui rêve tout éveillé vit un peu dans la même situation. Imaginé des choses qui ne pourront jamais se réaliser revient a se détruire et a se droguer peu a peu.
Les belles images, que l'on se complait a évoquer au gré de sa propre fantaisie, ne servent qu'a nous opposer violemment à la réalité qui, en soi, n'est jamais parfaite. Celui qui réfugie, tel un ermite, dans son imagination, croit avoir découvert le secret de son bonheur, car il peut ainsi échafauder tout ce qu'il désire. Le monde lui appartient, mais ce monde est irréel, tout d'illusion, qui s'évanouit brusquement comme un fantôme.
L'illusion est éphémère et affaiblie la volonté, et le grand rêveur sort vaincu de toutes les épreuves, sans avoir la courage d'affronter les choses a leur juste mesure, et accumule erreur sur erreur.


Les Suicides/

Un autre type d'évasion de la réalité... Une évasion totale, castratrice qui coïncide avec l'autodestruction_Est le suicide.
Pour certains, renoncer a la vie est la seule solution envisageable pour résoudre leurs angoisses. Les conflits émotionnels de leur personalité atteignent des limites intolérables, incompatibles avec la réalité, et le MOI devient totalement impuissant, incapable de résister à la double tension du ÇA et du SURMOI.
Le suicide réel consiste à supprimer la vie ( défenestration, pendaison, empoisonnement, ect... ) pour mettre fin a toute souffrance. Mais le suicide peut être psychique, lorsqu'il se manifeste par le renoncement progressif a tout, à l'amour, à l'affection, au travail, aux ambitions, à la famille. Ces personnes, fort malheureuses, incapables de s'intéresser à ce qu'elles font, assistent inertes à la ruine, devenant des objets que rien ni personne n'affecte.
Elles ne vivent pas mais végètent jusqu'à la fin de leur jours, leur retour a une vie réelle devenant de plus en plus problématique. Cette autodestruction systématique, qui peut être très lente et progressive, s'effectue parfois sans le sujet ne s'en aperçoive. Elle peut se manifester tout d'abord par un désintéressement du malade pour son travail, ou désir soudain de s'enfoncer dans la solitude: le patient repousse ses amis et l'affection de sa famille, fuit dans un isolement de plus en plus accentué et se transforme en ' 'non-être''. C'est presque comme s'il portait son épitaphe sur le front: "Ci-gît Mr X qui décida de ne plus lutter et de se retirer à jamais de ce monde". Cette fuite du monde réel est motivée par l'ennemi le plus fallacieux de l'être humain, à savoir "la peur".